jeudi 8 septembre 2011

Plus savoir

Quatre puissances dans son Je
Il me balade dans les ruines
Regarde le totem
Attrape-moi, ça saigne

C'est l'hiver
Et je ne sais plus
Faut s'la fermer à la récré
Suivre le lièvre dans la vallée

Le canard de pâte à modeler
A fini par se mettre en boule
Il y a du bruit dans les tuyaux
Des cailloux jetés contre les carreaux

Le printemps arrive
Et je ne sais plus
Faut s'la fermer à la récré
Suivre le lièvre dans la vallée



lundi 5 septembre 2011

WonderMarie


Marie pique et peint
Mais personne ne s'en plaint
Entre deux coups de pinceaux
S'en va coudre le rideau.

Marie bine et bétonne
Mais personne ne s'en étonne
Entre deux coups de patte mouille
S'en va mettre l'antirouille.

Marie mixe et mitonne
Mais personne ne s'en étonne
Entre deux coups de sonnettes
S'en va livrer tartelettes.

Marie tape et tapisse
Mais personne ne s'en hérisse
Entre deux coups d'maroufleur
S'en va goûter chez ses soeurs.

Poisson d’hiver


Les poissons suspendus
De ses amours déçus
Se balancent dans le vent,
Sèment des gouttes de sang.

Les lambeaux déchirés
De ses amours blessés
Jonchent le sol de son passé,
Hantent sa nuit, plombent sa journée.

Les poissons suspendus
De nos amours perdues
Sont des chimères au bout d’un fil,
Poisson d’hiver, poisson d’avril.

jeudi 27 janvier 2011

La chute

Avec douceur et plénitude, je coule vers l‘insondable. Mais mon chemin vers le fond est contrarié, un amas d’algues de surface m’aspire et m’engloutit. Je n’arrive plus à résister à ce courant vert,jaune, bleu électrique... « Mon Dieu que ça fait mal! »
Mes yeux s’ouvrent sur une lumière aveuglante. Une main à la paume douce caresse mon visage. Un sein lourd qui tend un tissu blanc...une gorge dans laquelle je me noierais bien...« Bienvenu parmi nous Monsieur Beaussou! On commençait à se demander!… » me dit en souriant la propriétaire du généreux décolleté.

La yourte

J’y étais arrivé. Je surplombais enfin la vallée. La sueur coulait sur mes tempes. Haletant, les jambes tremblantes, je m’appuyais sur mon bâton. J'observais le spectacle. La yourte était là, tel un gigantesque fromage à croûte rougeâtre posé sur l’étendue verte.

Des cris joie s’échappèrent de ma gorge sèche. Dans un élan d’euphorie, je m’élançais vers la promesse du réconfort des retrouvailles.

Alice's devil


La fée était une hideuse sorcière,
Une sorcière qui te ronge,
Et qui rabote le fil de tes songes.

Mais cest la Vie la fée-sorcière
La vie qui rit, la vie qui crache,
Le mensonge et lespoir sans relâche.


Relève-toi Alice.
Rien ne sert de lutter.
Tout juste semer et regarder,
La graine germer, la fleur faner.

Just a caravan dream



Le soir tombait. Allongé sur son vieux matelas, Jean-Louis souriait. Cet horizon si vaste et si bleu l’avait enchanté.
Il se demandait où il pourrait trouver le matériel pour sa pêche du lendemain. Tout était si calme ici. L’obscurité se faisait enveloppante, le son des vagues le berçait.
Soudain, une voix. « Ah bon! Tu ne veux pas que je t’emmène à l’école! Si c’est comme ça, demain tu prendras le bus !…». Des portes claquèrent. Le vrombissement d’un moteur supportant un puissant coup d’accélérateur déchira le silence.
Jean-Louis ouvrit les yeux. Il observa le filet de lumière qui pénétrait l’habitacle de sa caravane. Sa chevelure, hirsute et encore brune malgré son âge, faisait ressortir son teint blafard. Les muscles de son cou le faisait légèrement souffrir. Il leva la tête vers la fenêtre. Les immeubles commençaient à déverser lentement, leurs flots d’actifs sur le parking. Il se dit qu’il devait bien être sept heures…

Petit Poucet




Petit Poucet, tu t'es perdu.
Petit Poucet, tu n'as pas su,
Sauver les meubles dans les temps,
Saisir la chance et le bon vent.
 
Petit Poucet vas-tu te réveiller?

Vas-tu cesser de te laisser aller?
Ne vois-tu pas où tu t’enfonces?
Que Tout, tu as jeté dans les ronces.

Noie ton désir dans tes boissons.

L’illusion t’aveugle et te rend con.
Pour toi personne ne viendra plus.
Le froid, la nuit n’en finiront plus.

Reste-là nager dans ton atrabile.
Si là vraiment, tu te sens plus habile.
Les portes qui étaient restées allumées,
Pour toi bientôt vont toutes se refermer.

Baigne-toi dans la fange de tes soupirs.
Bientôt le grand tunnel va t’engloutir.
A moins qu’un éclair d’Amour, ne germe

De ton cœur, pour te porter...secours.